Mouvement d'ampleur en italie tres peu d'information voici une depeche afp a titre indicatifROME (AFP) — Des milliers d'étudiants et de professeurs ont manifesté vendredi à Rome contre les coupes budgétaires dans l'enseignement supérieur décidées par le gouvernement de Silvio Berlusconi tandis qu'une majorité d'universités étaient en grève.
Deux manifestations séparées, l'une rassemblant des étudiants et des lycéens, l'autre des chercheurs et des enseignants à l'appel de plusieurs syndicats nationaux, ont paralysé en milieu de journée la capitale italienne, a constaté l'AFP.
La première manifestation a réuni des "dizaines de milliers" de personnes, selon les étudiants, tandis que la seconde a aligné 100.000 manifestants, selon les syndicats. Aucune estimation policière n'était disponible à la mi-journée.
Les manifestants ont ouvert le défilé syndical derrière une banderole proclamant "Ensemble pour l'avenir du pays" et au son d'une musique reggae, sous la surveillance d'importantes forces de police et d'un hélicoptère.
Des dizaines de ballons colorés flottaient dans le ciel et des pancartes appelaient le gouvernement à mettre "bas les pattes de l'école publique, de l'Université et de la recherche".
"Recherchés en Europe mais sans avenir en Italie", proclamait une autre banderole, les chercheurs étant aussi touchés par les restrictions de crédit.
Les trois confédérations syndicales (CGIL, CISL, UIL) avaient appelé à la grève générale dans l'enseignement supérieur il y a plusieurs semaines mais le gouvernement de Silvio Berlusconi a réussi à les diviser.
La CISL, d'inspiration catholique, a annoncé mercredi qu'elle renonçait finalement à la grève à l'issue d'une rencontre avec la ministre de l'Education, Mariastella Gelmini.
"Ce n'est pas une réforme de l'Université. Ce sont des coupes budgétaires et rien d'autre. Que se passe-t-il avec cette soi-disant réforme? Les mandarins, ceux qui coûtent le plus cher, resteront dans le système et les jeunes précaires, la force vive de la recherche et de l'Université, seront exclus", a déploré auprès de l'AFP Claudio Gatti, 35 ans, chercheur à l'Institut national de physique nucléaire (INFN).
Le gouvernement a décidé de réduire de près d'1,4 milliard d'euros le financement de l'Université et de la recherche pendant les cinq prochaines années pour sortir les finances publiques du rouge.
La ministre de l'Education a cependant assuré vendredi qu'elle comprenait les jeunes contestataires et cherchait à les aider.
"Je dis à tous ces jeunes que je comprends leur mécontentement et que je partage leurs préoccupations. Je suis de leur côté, moi aussi j'ai été étudiante et j'ai été préoccupée par mon avenir", a-t-elle dit dans une interview au quotidien La Repubblica.
"Je m'engage en faveur d'une éducation qui favorise les talents des jeunes, qui leur offre de vraies opportunités d'étudier et d'obtenir des diplômes reconnus par le monde du travail", a-t-elle ajouté.
La grève nationale de l'enseignement supérieur a touché de nombreuses autres villes, selon Ansa.
A Cagliari, chef-lieu de la Sardaigne, 10.000 jeunes selon les organisateurs, 8.000 selon la police, ont manifesté dans le centre tandis que plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés sur la place centrale de Milan (nord).
Dans le même temps 1.500 jeunes, selon la police, ont défilé à Bolzano (nord), tandis que des manifestations se sont également déroulées à Trente (nord), Gênes (nord-est) ou Palerme (Sicile), selon Ansa.
Une grève générale de l'enseignement primaire avec plus de 100.000 personnes avait déjà paralysé la capitale italienne le 30 octobre.