Le mouvement Gardarem la Tèrra n’est pas un parti politique. Il s’organise en comités autonomes d’initiative locale, chacun agissant au niveau du pays, entendu comme unité géographique restreinte. Ils se regroupent en une fédération. Leurs modes d’action sont en particulier :
- conférences, débats, colloques destinés à partager une réflexion collective ou à exprimer publiquement analyses et propositions,
- éditions d’articles sur tout support, écrit, audiovisuel ou multimédia,
- tout autre moyen d’expression et d’action publiques.
Manifeste
Gardarem la Tèrra est un mouvement de réflexion et d’action altermondialiste. Il est né sur le Larzac lors du rassemblement contre l’OMC d’août 2003. Trente ans plus tôt, sur le mot d’ordre de « Gardarem lo Larzac », les agriculteurs menaient la lutte contre la dépossession de leurs terres par l’armée et contre la militarisation de la planète. Cette lutte exemplaire et finalement victorieuse dans son objectif local préludait au mouvement actuel passé par Seattle, Davos, Gênes, Porto-Alegre.
En 2003, la crise sociale, politique, écologique et morale s’est aggravée, tant au niveau local que planétaire, au point de porter les inégalités entre pays et individus à un niveau jamais atteint et de menacer la survie de toute ou partie de l’humanité.
Reprenant en le généralisant le mot d’ordre des paysans du Larzac et de tous ceux qui les soutenaient, Gardarem la Tèrra organise sa réflexion et son action autour des idées suivantes :
Le Peuple de la Terre a droit à la vie. Pour cela il est nécessaire de substituer au désordre de l’impérialisme ultra-libéral un système démocratique permettant une gouvernance universelle respectueuse de l’autonomie des collectivités.
Les peuples constitutifs du Peuple de la Terre ont droit à la vie. Gardarem la Tèrra entend affirmer sa solidarité avec le mouvement altermondialiste, mais aussi son originalité en insistant sur l’articulation du local et du mondial et en défendant la diversité culturelle et linguistique comme patrimoine mondial de l’humanité. Né sur le Larzac, ce mouvement attache une importance toute particulière à la promotion des langues et des cultures dites minoritaires, comme l’occitan : elles sont le ferment indispensable de cette diversité sur leur espace géographique.
La vie a droit à la vie. L’exploitation sauvage de la planète, le gaspillage de ses ressources, leur gestion intéressée et à court terme se font au nom d’une croissance économique qui ne peut durer indéfiniment dans un monde fini et qui ne profite qu’à une minorité d’états et d’individus les plus puissants. À l’échelle de quelques générations, c’est la vie même qui est menacée, et sa diversité biologique. Il est non seulement nécessaire mais urgent d’imposer une régulation valable pour tous et dégagée des intérêts de quelques groupes industriels et financiers surpuissants.
La recherche de solutions passe par la revitalisation des valeurs de solidarité, d’émancipation et de bien commun.
Les paysans du Larzac ont su garder leur terre. Il dépend de nous aujourd’hui que nous gardions la Terre.
http://gardaremlaterra.free.fr/