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| tèxte per la refondation (15 tèxts) | |
| | Auteur | Message |
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loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:35 | |
| N°1
Ce bulletin a pour but de faire état des lieux de l’ensemble des productions (textes, communiqués, …) ayant trait au comité de refondation.
Texte 1 : appel lancé publiquement pour la refondation du mouvement APPEL:
Aujourd'hui les Pays Occitans sont à un tournant de leur histoire, jamais depuis les années 70 le mot OCCITANIA n'a été dans autant de bouche, la jeunesse reprend conscience de la nécessité de défendre la langue et la terre qui la porte. Mais jamais la culture, la langue n'a été autant en danger de disparition, jamais la terre occitane n'a connu tant d'attaques, disparition de la viticulture en Languedoc, montagne et campagne vouait au tourisme héliotropique sans aucun respect des populations autochtones. La jeunesse continue d'immigrer vers les grandes métropoles qui absorbent de plus en plus les territoires intermédiaires délaissés par les services publiques et rachetée par une bourgeoisie fortunée. La dépossession est totale pour le peuple sans pouvoir politique aucun. Les parti politiques parisiens ethno-centrés n'abordent jamais cette problématique et c'est bien le cadet de leurs soucis. Les projets pharaoniques (LGV Gascogne, Provence, A65, traversée centrale des Pyrénées) parachèvent la colonisation capitalistique et achève le long processus d'intégration et de déstructuration de la zone méridionale. Malgré cela, sur ces terres fleurissent de nombreuses résistance à la domination, de la Gascogne, à la Provence, de l'Auvergne, aux Pyrénées, de nombreuses initiatives existent pour déserter le système, fermes usines autogérées, AMAP, calandrètas etc. Les expériences sont multiples et variés et confirment le caractère historique de résistance que portent les Pays Occitans depuis des siècles.
Nous autres organisés dans Anaram Au Patac prenons acte de cette situation et appelons toutes et tous qui partagent cette vision de la situation à ce joindre à nous pour ensemble s'organiser autour de nouvelles bases politiques et enclencher une dynamique sur tous les Pays Occitans. Il est nécessaire de se munir d'un mouvement prenant acte du colonialisme, de la crise massive du Capitalisme, de la dépossession politique, culturelle, linguistique, de la montée du fascisme et de la xénophobie, du sexisme et de l'obscurantisme, mais aussi des problèmes de la ruralité et de la métropolisation. Nous n'appelons pas aujourd'hui à un énième parti politique, bloquant et contraignant l'autonomie des luttes, ni à un ultime programme de la gauche pensant gagner pas les élections mais bien à une organisation nous renforçant, nous permettant d'aller de l'avant de porter notre message révolutionnaire, pour un changement sociale radicale. Toute personne peut dès maintenant intégrer la dynamique et apporter sa contribution au projet et a la lutte. Toutes les expériences de lutte et de vie sont nécessaires à ce projet, chacun(e) doit prendre parti dans la lutte qui est menée contre les peuples par la domination. Pour en finir avec la dépossession, pour une réappropriation totale des territoires, des savoirs, pour une reprise en main nos vies et reprendre pied d'une manière offensive dans l'Histoire, Nous vous attendons dés maintenant. HIC E NUNC ARA E TOTJORN-MAINTENANT ET TOUJOURS SERAM CO QUE BASTIRAM-NOUS SERONS CE QUE NOUS BATIRONS
Dernière édition par loCagot le Mer 8 Avr - 13:46, édité 1 fois | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:35 | |
| Texte n°2 : Réponse d’Anaram Au Patac Biarn (conde rendut d’AG)
La refondation : au sein d'Anaram beaucoup sont arrivés à la conclusion qu'une page se tournait. Nous sommes arrivés au bout d'un cycle. Nos groupes fonctionnent au ralentit, nous ne proposons pas de renouvellement de la lutte, alors que de plus en plus de gens sont intéressés par la question occitane. Nous nous devons de proposer un projet politique clair, basé sur la réappropriation de notre terre : mise en avant de notre slogan " vivre et décider au pays ". Lors de l'ag nous avons décidé que h! se fondrait complètement dans ce nouveau mouvement. Nous ne serons plus qu'une organisation, le nom de Hartèra ! disparaîtrait. Tout cela nous a semblé plus cohérent, au fond nous voulons tous la même chose, il est plus cohérent de se regrouper dans une seule organisation. H! se positionne en faveur de la refondation du mouvement et participera activement à la création de celui ci.
L'organisation de ce nouveau mouvement : il n'est pas question pour le moment que h! devienne le mouvement de la jeunesse du nouveau mouvement. Nous ne sommes pas assez forts, pour construire un mouvement de jeunes. Nous avons besoin de toutes les forces en présence pour la reconstruction. Le fonctionnement : en sections, sachant qu'à partir de trois personnes une section se crée, donc les sections sûres pour le moment seraient : le Béarn, l'Auvergne, le Languedoc-Toulouse. Dans chaque section, des commissions sont créées qui ont des taches bien définies, cela permet à tout le monde de pouvoir faire quelque chose à la hauteur de ses compétences. Nous insistons sur le fait que tout le monde doit s'engager pleinement dans ce mouvement, nous ne pourrons construire quelque chose de concret qu'à cette condition. Des secrétaires locaux seront désignés pour gérer le courrier, factures et mails. Un(e) secrétaire national(e) sera aussi désigné(e) pour redistribuer les mails/infos dans les différentes sections. Pour les détails techniques : nous devons trouver un nom, pan occitan, pour ce nouveau mouvement, autre que des conneries n'est ce pas ! Quelque chose de sérieux, qui tient en un mot. Ce serait bien que les jeunes de h! y réfléchissent pour les réunions à venir avec Anaram. Une réunion générale d'Anaram se tient le 22 mars, les jeunes de h! doivent y participer, la dynamique doit s'enclencher dès à présent. Nous avons proposé qu'à terme, l'ancien groupe h! devienne un comité d'apprentissage à la lutte pour les nouveaux arrivants (à savoir comment faire un tract, ...). Pour l'instant seul le Béarn est en capacité logistique pour créer ce genre de comité.
Le projet politique : il faut sortir de cette dynamique du tout culturel occitane. Il faut proposer une analyse du mouvement occitaniste depuis les années 70s les victoires et les échecs surtout. Ce mouvement doit rassembler un maximum de gens, venant de tous les milieux occitans. Nous devons amener les gens à une pensée politique et pour cela nous devons avoir un projet très clair. Pour la grande manifestation de la langue en octobre, nous devons présenter un texte, au moins une ébauche de notre projet politique au sein de ce nouveau mouvement. C'est l'occasion pour nous de fédérer un maximum de personnes. Afin de préparer la refondation du mouvement, chaque section doit réfléchir à des thèmes généraux et produire des textes qui seront des bases de réflexion pour la fondation. Les thèmes dont nous avons discuté sont : la ruralité, la langue (qui est liée à la question de la terre). Il est nécessaire de se réapproprier notre terre, d'en finir avec la politique de colonisation, nous devons affirmer plus que jamais que nous voulons vivre et décider au pays. Nous devons réinvestir les lieux, proposer une autre vision, une analyse claire, réfléchir à ce que nous voulons pour notre terre.
Une émulation est nécessaire ! Nous devons nous prendre en main pour l'avenir de notre terre, de notre peuple.
Tot lo monde qu'ei d'accòrd dab la necessitat de redondar un naveth movement, tostemps sus las medishas basas politicas claras: luta de classas, autodeterminacion (los debats qu'auram en seguir que portaràn sus lo projècte politic: autonomia, independéncia, autogestion etc).
Que pensam que's cau amassar lèu enter las diferentas seccions d'AAP, e enterinar aquera refondacion, abans d'ubrir e engatjar un vertadèr debat de hons dab tots los qui son interessats.
Perpausicion d'òrdi deu dia per l'AG Nacionau a viéner:
Bilanç
a) bilanç d'AAP (Nath e Alan que's perpausan d'elaborar un tèxte que serà enviat a tots abans l'AG, per estar discutir pendent l'AG).
b) bilanç de 50 ans de movement occitan (medisha causa, Nadèja e Matèu que's perpausan d'elaborar un tèxte que serà enviat a tots abans l'AG, per estar discutir pendent l'AG)
2) Lo movement naveth que volem
a) lo projècte politic
b) l'organizacion intèrna deu movement (AG, comissions, representants, comunicacion internèt etc)
Mesa en plaça deu calendari de refondacion (la manifestacion Anem Òc d'octobre de 2009 que dèu estar l'ultima etapa d'aqueth processús, que devem aver qqren de concrèt a perpausar acerà : un tèxte, per AMASSAR monde au projècte)
4) (s’avem lo temps ..) los utis deu movement (naveth jornau, niom de l’orga etc)
Per l'AG nacionau, que perpausam la data deu dissabte 18 d'abriu, a Tolosa (los locaus tolosans que son disponibles aqueth dia).
Mercés a cada seccion de confirmar qu’avetz recebut aqueth RC, e de diser s’etz disponibles aqueth dia. Que cau mei de militants possible. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:36 | |
| Texte n°3 : Nécessité d’un nouveau mouvement (Boris)
Depuis 15 ans AAP a porté la voix de l'Occitania renaissante et rebelle, depuis 15ans AAP fait avancer le sentiment occitan et la nécessité de vivre et décider au pays. 15 ans de vie est déjà une prouesse pour une organisation révolutionnaire et occitane. Depuis quelques temps, AAP ne trouve plus de second souffle, nous assistons à un désengagement des militants et n'arrivons pas à répondre aux exigences des luttes actuelles. Pourtant AAP est regardé, écouté pourtant nous avons largement notre place et surtout une voix à faire entendre, à amener. La dernière élection de LAB nous conforte dans le fait que pas mal de monde sont sensibles à cette volonté de vivre et décider où ils demeurent. Malgré divers amassadas où étaient pointés les problèmes d'AAP, malgré une prise de conscience de chaque camarades mais aussi le départ de nombres d'entre eux n'ont pas réussi à nous faire voir véritablement où la bas blesse. Pendant un moment nous avons imputé à la seule organisation du groupe le manque de réaction et de création politique, nous l'avons aussi imputé à l'activisme trop intense d'AAP sans véritablement trouver les vrais problèmes. AAP devait donc faire croitre la conscience occitane, tout en se battant pour une autre façon de vivre. Aujourd'hui l'Occitania a changé, le monde aussi, la crise globale qui affecte le capitalisme va changer la face du monde pour toujours. L'épuisement énergétique, la faillite de l'agriculture industrielle, la métropolisation totale, l'avènement d'un homme « hors-sol » posent aujourd'hui des enjeux bien autres qu'il y a 15 ans où l'économie de marché triomphait, où le capitalisme pensait en avoir fini avec l'histoire. Avec la croissance de la conscience occitane mais aussi avec un véritable débat qui s'amorce sur où et comment vivre, notre voix en tant que révolutionnaire occitan agissant pour l'autonomie des luttes, l'autogestion et l'autodétermination a bien plus qu'une place dans le monde politique insipide. AAP sous cette forme n'est plus apte à répondre aux enjeux de la lutte. Ce n'est pas tant le besoin d'une nouvelle organisation qui se fait sentir mais le besoin d'une véritable réflexion sur le mouvement, sur notre avenir. Une organisation n'est pas une fin en soi mais découle de l'impératif de lutter, d'un besoin d'un outil collectif à même de nous rendre plus fort et pas de nous castrer. AAP fut à l'image d'une époque il nous faut aujourd'hui plus pour véritablement avancer, en intégrant toutes les composantes (combat d'oc, hartèra, milieu culturel, isolés, sympathisants etc etc). Depuis 15 ans AAP a navigué sans véritable stratégie, ni véritable projet politique à proposer, projet politique dans le sens ou si une personne prend parti à notre coté il lui faut savoir vers où elle camine. Quand nous nous exprimons hors des cercles proches de nos vies (camarades, amis) nous devons arriver à dégager une parole commune, au moins savoir véritablement à quoi sert AAP et pourquoi nous y sommes engagés. Nous ne pouvons pas continuer à avancer au grès des tempête sans avoir une stratégie claire, à court, moyen, long terme. A chaque moment nous devons nous dire, voilà le but de mon activité aujourd'hui, voila vers où nous allons d'ici à 10 ans. A l'heure d'aujourd'hui ce n'est pas le cas, il y a un potentiel de monde important que nous pourrions engager à nos cotés mais notre flou artistique dissuade.
Un nouveau mouvement pour un nouveau projet politique:
-Un projet sur la base de l'unité populaire (communiste, libertaire, autonome, assembléiste). Luttant contre toutes les formes de colonialismes, de fascismes, de sexisme, pour la destruction du mode de domination capitaliste.
L'UNITAT POPULARA comme nécessité du moment:
Il serait impensable que notre idée de « vivèr e decidir au pais » passe en dehors de tout ce qui se passe dans l'humanité et en Occitania. Nous ne pouvons pas passer à coté de ce qui se passe aujourd'hui au sein des peuples. L'ébullition politique n'a jamais était aussi forte, nous rentrons dans un nouveau cycle insurrectionnelle, tout est à réinventer, les idées d'autonomie des luttes, l'autogestion, d'en finir avec les partis, les syndicats institutionnelles, de penser le véritable communisme, celui du partage des idées, des besoins, celui du dépassement de l'état et de la fin de la domination. L'unité populaire doit se comprendre comme la nécessité de dépasser les clivages idéologiques qui ont tout le temps miné les luttes, comme la nécessité de se sentir plus fort de s'unir pour un but commun au niveau stratégique et tactique. Bâtir un front large sur des bases claires voilà qu'elle est l'expression de l' UNITAT POPULARA. Nous ne pouvons aujourd'hui faire l'économie de rester isolé pour des clivages vieux de 70 ans. Prenant acte aujourd'hui que coller des étiquettes idéologiques n'a plus beaucoup de sens et surtout plus beaucoup d'intérêt nous devons donc porter ce concept d'unité populaire comme l'expression de la nécessité du moment.
Analyser et lutter contre La colonisation des peuples, des esprits, des territoires :
La question coloniale est toujours d'actualité, connaître notre histoire, analyser les dispositifs dominants notre peuple, notre territoire et nos esprits, doivent être une de nos priorités. Comprendre que la mono-industrie aérospatiale Toulousaine, la camera au coin de la rue, l'émission de TV réalité, ou le centralisme politique rélèvent d'un même processus de domination coloniale de l'homme. Notre problème ne se pose pas tant dans la séparation territoriale d'avec la France mais plutôt d'avec l'état. Les indiens du Chiapas mènent leur émancipation dans le cadre du territoire mexicain mais en s'étant séparé de l'état par l'auto-organisation de la société et la déclaration de guerre contre l'état.
Un mouvement anti-fasciste et internationaliste:
-Le fascisme avec la crise générale du capitalisme, la fin de la civilisation occidentale et la montée de la xénophobie trouve un second souffle. La fin du FN a laissé place à la création de micro-orga néo-nazi. Leurs discours a aussi évolué, aujourd'hui ils jouent la carte sur l'anti-capitalisme, de l’écologie et de la récupération des symboles du mouvement ouvrier. Les besoins de main d'œuvre pas chère pour les capitalistes, les guerres impérialistes, le dérèglement climatique fait que l'immigration s'est accentué en direction des zones riches du globe. Ceci nourrit le mythe de l'invasion et de la guerre des mondes qui fait le meilleur terreau à l'extrême droite. -En tant qu'internationalise nous devons combattre le fascisme avec virulence et apporter notre soutien aux populations les plus vulnérables à cette gangrène ici ou ailleurs. Soutenir les peuples en luttes où ils se trouvent est une nécessité, la solidarité est la première arme des dominés, il nous faut la développer le plus possible.
Occitania comme un cadre de lutte:
-Cela sera un des grands débats, comment aujourd'hui amener l'Occitania sans être en 1000 lieux de la réalité sociale et de conscience de la population occitane. Comme faire que les milliers de micro résistance en Occitania prennent conscience de l'Occitaneité et portent le message. Que cela devienne une véritable Question populaire comme en Corse, Bretagne, Euskadi. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:37 | |
| Texte n°4 : La territorialité (Boris)
Après 40 ans l'Occitanisme national n'a pas pris dans la population, différentes raisons en sont les causes, les conséquences sont palpables au quotidien mouvement occitan faible, faible conscience dans la population du fait national occitan, et surtout un cruel manque de projet pour la terre occitane, et pourtant l'occitania est le foyer d'expériences diverses et variées allant dans le sens de réappropriation de la terre et du territoire, un nombre important de personnes s'identifient au quotidien dans le « volem viure/viver e decidir al/au pais » , un nombre important d'expériences sont tentées dans ce sens, fermes, usines autogérées, retour à la terre, réflexion sur le comment vivre différemment, AMAP, élaboration de nouveaux modes d'habitats, retissage de nouveaux liens disparus. Par sa ruralité extrême, l'Occitania est un laboratoire grandeur nature de tests de nouvelles formes de vies en dehors ou en parallèle du système capitaliste - consumériste actuelle, de même les grandes villes occitanes fourmillent d'expériences isolées qui tendent vers une rupture avec le modèle dominant. Tous ces agrégats de personnes, d'expériences, de formes de vies ne sont pas hostiles à l'occitan et même au concept d'occitania mais aujourd'hui elles n'en voient pas la nécessité et surtout personne n'est à même de leur montrer la complémentarité de ces démarches.
Dans toutes ces expériences, il y a volonté de réappropriation du territoire car chaque expérience est sur un territoire donné, il y a souvent volonté de rompre avec la déterritorialisation métropolitaine. Car le sentiment territorial est une force immense, invincible, on ne vainc pas quelqu'un qui défend son Ostau, quelqu'un qui a racine quelque part, la Corse, Euskal herria, les Banlieux, les jeunes de Tarnac, en sont les exemples les plus frappants, ce sont les seuls mouvements qui font peur à l'état car ce sont les seuls qui peuvent avoir un relai, un soutien actif ou sentimental dans la population. La population est de plus en plus favorable à l'occitan, à ce besoin de racines, de prise sur sa vie, de se sentir d'un territoire quand pendant des décennies le système et même les Révolutionnaires ont fait l'apologie du modernisme métropolitain, la métropole quand elle était encore ville/cité était effectivement un acteur de libération face aux lourdeurs ancestrales de la campagne mais aujourd'hui la Métropole unique de Bombay à Paris isole écrase, castre l'homme. L'occitan n'est pas une mode, c'est un besoin sincère de lien avec le passé, et de liens à reconstruire, nous devons penser la chose dans ce sens. La langue et la culture est territoriale, elle prend pied dans des siècles d'expériences passées : c'est en ce sens qu'elle est avenir, si les langues et cultures territoriales ont été pourchassés/ sont brimées, c'est parce qu'elles gênaient l'uniformisation et la mise en place du capitalisme métropolitain, le capitalisme à flux tendu, sans frontière ni barrière. Dans ce sens chaque danse trad ou conte ancestrale étaient/ sont une barricade à l'invasion de la pensée unique, chaque fête de village était un lieu à coloniser, l'école et surtout la TV ont été les principaux agents de colonisation des cerveaux, l'indigène l'autochtone est l'ennemi de ce monde là, les zapatistes l'ont bien compris, l'indigène c'est la personne par essence liée à un lieu, enraciné dans une terre, celle qui a prise sur son environnement, qui le façonne, l'indigène est apte à sentir la nécessité de se battre pour sa langue et sa culture, brimé pour son mode de vie, de pensée propre. Reprendre contrôle du territoire colonisé est l'enjeu là où nous voulons que la lutte s'enracine, les mouvements des quartiers en 2005 ont été la preuve de l'immense force qu'ont quelques individus dès lors qu'ils possèdent les clés territoriales, ils arrivent à mettre en échec un des états les plus centralisés au monde, à tenir des forces de polices anti-émeutes qui ont 60 ans d'expérience mais qui n'avaient pas compris la nature de cette révolte. Nous ne l'avions pas analysé, d'autres l'ont fait et en ont tiré les conséquences. La Grèce récemment est un autre exemple, chaque émeute est avant tout la libération d'un lieu, la reprise en main du quartier d'Exarchia fut le préavis à toute l'agitation en Grèce, comme en 2005, l'état a vite quadrillé les lieux pour empêcher l'enracinement, la Commune de Paris est un autre exemple. A Tarnac il a mis plus de temps donc il y a eu possibilité pour les habitants de la ferme de développer des liens forts avec les gens autour. Nous devons arriver à développer une analyse propre mais ouverte à tous et toutes en Occitanie, arriver à faire sentir la nécessité et surtout la force en plus que cela peut amener (car on n'adhère qu'à ce qui nous renforce). La langue, la culture Oc doit avoir une réelle prise sur ce territoire sinon elle restera un objet culturel parmi tant d'autre et n'arrivera jamais à s'étendre, à devenir réellement un objet de révolte. Cette langue et cette culture doivent être un objet de révolte, doivent rentrer dans toutes les expériences petites ou grandes de résistances. Le score de la campagne « que volem viver e decidir au pais » nous démontre que nous sommes sur le bon chemin que nous avons les clés pour avancer, car c’est cela que nous devons mettre en avant, cette volonté de pouvoir avoir une prise sur le territoire dans lequel nous évoluons, c'est cela qu'AAP véhicule depuis 15 ans sans jamais l'avoir plus formalisé. Il nous faut arriver à penser la chose et surtout à déterminer la façon dont nous pouvons amener cette réflexion sur la culture et la langue indigène,
Pour ma part, il me semble qu'il est nécessaire de formaliser cette pensée dans un livre que nous pourrions distribuer et surtout où les gens ressentiraient un sentiment universel qui dépasserait l'organisation AAP. Il nous faut notre « insurrection qui vient » c'est à dire un outil ouvert à tous et toutes qui se posent ces questions de « comment faire » aujourd'hui pour avancer et sortir concrètement de l'apathie ambiante. Cette réflexion vient de la rencontre de divers personnes en pais Tolosenc qui nous ont éclairé sur la nécessité d'avoir un objet de réflexion universelle pour que notre pensée ne reste pas une parmi tant d'autre mais puisse s'étendre à toutes les sphères de résistance, et lancer un réel mouvement en faveur du territoire occitan, une réelle identification sentimentale et matérielle. Là est une des clés du salut de l'Occitania comme entité propre prête à affronter et à surpasser toutes ses contradictions. Si nous arrivons à développer cette pensée dans ce sens c'est à dire que l' Occitania est un cadre de lutte indigène et allant à l'encontre du modèle dominant, l'Occitania existera pour de bon, et une majorité de personne la feront sienne. Car si nous restons juste sur une pensée organisationnelle, c'est à dire que dans le cadre d'AAP, l'Occitania révolutionnaire sera seulement identifiable à travers notre miroir. De même que la culture occitane est identifiable « aux occitans » (occitaniste) ce qui est extrêmement néfaste pour son développement comme chose universelle dans la population!
Donc une piste de réflexion importante voire fondamentale est ouverte, elle est apparue à la suite de discussion avec des camarades de l'orga mais aussi avec d'autres d'à côté | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:37 | |
| exte n°5 : Proposicion Organisacion per la refondacion:
-Dés que la refondation est "officiellement" lancée dans le mouvement, contacter toutes les personnes susceptibles de nous joindre (groupes de musiques, culturels, amies, sympathisants, anciens camarades etc) mais aussi lancer l'appel sur les forums, dans la setmana, dans les radios occitanas, et pourquoi pas la presse franchimande.
-Mise en place d'un forum de discussion avec tous les textes, les discussions.
Après diverses discussions avec des companhs, nous voyons l'organisation de la refondation sur la base de comité.
Le comité de discussion sera la base de la réflexion:
- 3 personnes peuvent créer un comité, si possible en lien permanent avec des comités plus gros. - Comités sûrs et possibles : Auvernha, Bearn (aap-b, hartèra), tolosa (combat doc, aap) en lien avec Lengadoc (joan-filip, plus les contacts dans le parçan), Nord-gasconha (si il y a possibilité), nous espérons aussi en Provence et à la val d'Aran. (ce qui va donc concrètement pauser la question de la langue dans le mouvement) -Pour les isolés, nous devrons les contacter, leur envoyer par courrier les discussions, se déplacer, aller à leur rencontre. (utilisation du forum et d'internet recommandée). Garder un lien constant avec eux. -le prochain har-far doit être accès sur cela, au moins avec un appel à la refondation.
-Le BUT serait de présenter le mouvement pendant le mois d'octobre et la manif per la lenga.(définir le calendrier), cela signifie donc une régularité dans les réunions, dans le débat, ne plus se permettre des trous de 3 semaines sans rien. Nous aimerions nous retrouver 100 personnes pour la refondation. (militants actifs et "encarté", dsl de l'expression). Au niveau matériel nous devons sortir un APPEL (je propose de lui donner le doux nom évocateur de SIRVENTES), appel qui compilerait notre idée de la lutte, de notre projet politique), affiches et autocollants, tee-shirts etc.
Inutile de préciser que tout cela ne marchera pas tout seul, qu'il en retourne de la responsabilité de chacunE. Qu'il faut un maximum de participantEs, tout le monde doit apporter sa pierre à l'édifice. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:38 | |
| Texte n°6 : Contribution à une réflexion sur la refondacion (participation de Nicolau)
Après des années de luttes, il semble que le mouvement révolutionnaire occitan ait atteint un tournant. D’un côté le capitalisme traverse une crise d’une ampleur inégalée. De l’autre, le mouvement marque le pas et a besoin de s’adapter. Il s’agit d’asseoir des bases théoriques et organisationnelles solides pour le redynamiser. Relancer la machine permettra entre autres d’intégrer les personnes, toujours plus nombreuses, sensibles à nos idées mais isolées.
Dans le même temps, l’extrême gauche française est en phase de profonde restructuration. Si certains peuvent être séduits à juste titre par les sirènes d’un mouvement révolutionnaire unitaire, n’oublions pas que l’émancipation sociale et culturelle des Occitans ne viendra pas de leur fait.
L’Occitanie. Cette notion n’a jamais été autant utilisée jusqu’alors, y compris par des acteurs extérieurs au mouvement. Pourtant, les rares avancées en terme de langue ou de culture occitane ne sauraient compenser la lente agonie de notre pays.
Traditionnellement, le mouvement culturel et politique occitan a défini notre pays selon les frontières linguistiques de la langue d’oc. Au sein de l’état français, l’Occitanie ne bénéficie d’aucune reconnaissance, même symbolique. Les découpages administratifs comme les régions et les départements sont pour la plupart faits de manière arbitraire. La langue après des siècles de persécutions est tout juste enseignée de manière marginale et au prix de hautes luttes.
En tant que militants, ces choses passent pour acquises. Qu’en est-il des populations habitant aujourd’hui au pays ? Si, au sein de l’Etat français, l’Occitanie demeure un concept flou, tantôt assimilé à la seule région Midi-Pyrénées, au Languedoc ou que sais-je encore, le sentiment d’appartenance au Sud de la France demeure très fort. Cet embryon de conscience nationale est, dans beaucoup de régions, renforcé par une forte identité locale. Malheureusement, les diverses populations conscientes d’appartenir à cette communauté culturelle « méridionale » ne se sont jamais reconnues à grande échelle dans l’Occitanie avancée par le militantisme traditionnel. Si la responsabilité incombe dans une large mesure à l’état français, la situation est également issue de l’incapacité chronique de l’occitanisme à faire le lien entre pays réel et une Occitanie parfois fantasmée. Prisonnier de considérations théoriques souvent éloignées des préoccupations populaires, le mouvement occitaniste n’a pu qu’en de rares occasions connecter combat pour l’Occitanie et luttes sociales.
Maintenant, quelle forme peut prendre la lutte que nous portons dans une Occitanie post-industrielle, culturellement aliénée dans un contexte de crise économique et politique globale ?
La crise que traverse le capitalisme ouvre de nombreux espaces politiques. Dans ce contexte, nous, révolutionnaires occitans, pouvons jouer un rôle. Le message que nous portons d’émancipation tant culturelle qu’économique ou sociale est un message neuf et innovant. La refondation du mouvement paraît donc comme une étape nécessaire pour répondre à cette responsabilité historique. Pour ce faire, il semble important de bâtir une base idéologique et organisationnelle précise. C’est en sachant qui nous sommes et ce que nous voulons que l’on arrivera à avancer.
Les grands axes de travail :
Viure e decidir al país : Pouvoir chacun décider de son avenir et celui de son terroir mais aussi de son entreprise, de son quartier … sans subir des décisions arbitraires venues d’en haut. Parallèlement, en tant qu’Occitans, conscients ou non, la re-création d’une communauté de destin, en revivifiant les anciens réseaux de solidarité ou en appuyant les nouvelles alternatives.
D’un autre côté, notre lutte s’inscrit aussi dans une défense de la ruralité. Que les campagnes ne deviennent pas des parcs d’attraction pour touristes aisés ou subissent le joug des réglementations venues de Paris ou de Bruxelles qui tendent à les aseptiser selon les standards citadins.
Vivre et décider au pays, c’est donc, dans l’idéal, un réseau de communes autonomes, capables de prendre en main leur futur.
Anticolonialisme : Comprendre les mécanismes d’oppression mis en place depuis des siècles par l’Etat et ses supplétifs, savoir les démasquer et les déjouer. Eventuellement s’inspirer des autres luttes et en être solidaires.
Antifascisme : Fichage, flicage, rafles d’étrangers. Il s’agit de combattre vigoureusement les attaques fascistes qu’elles viennent d’Occitans mais aussi la dérive de l’Etat vers français vers une société toujours plus totalitaire.
Antisexisme et aussi la lutte contre toutes les autres formes de discrimination.
Etc……
La refondation, comment ?
Comme nous en avons déjà parlé, une première étape sera de créer des cellules de réflexion sur la refondation. Des comités qui travailleront sur différents grands thèmes aussi bien que sur le mode d’organisation que pourra prendre le mouvement.
un mouvement décentralisé, pas un parti: des cellules d’organisation par commune/pays/région (selon les possibilités) ayant une grande autonomie d’action. La question de la participation aux élections se pose (question de visibilité …). Pour ma part j’y serais plutôt opposé ; cela reste à discuter. Un lien cependant devrait exister entre les différents groupes : création d’un ou deux postes de porte parole national ; une coordination nationale composée de plusieurs membres de chaque groupe local. L’idéal serait de pouvoir réunir cette coordination chaque mois assorti d’une grande assemblée annuelle destinée à tous les militants et sympathisants. Une fois cette base d’organisation faite, ou au même moment, une clarification « idéologique » sera nécessaire, avec la production d’un document de référence, une sorte de manifeste, qui sera un peu la quintessence de notre pensée et des valeurs pour lesquelles nous nous battons. Une fois ces deux étapes franchies, il me semble que l’on pourra se consacrer plus à fond à toucher les personnes non encore organisées et les aider à créer des cellules d’action. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:39 | |
| Texte n°7 : Pour un renouveau du mouvement de la gauche révolutionnaire occitane (participation de Miren)
Constat d’une impasse dans laquelle il nous est difficile de nous positionner. Plus de perspectives communes, donc plus d’analyse commune, plus de lutte commune. Nous avançons en aveugle, au jour le jour, sans stratégie à long terme. Nous voyons chaque fois les limites des mouvements s’inscrivant dans le cadre de la République française. Nous subissons chaque jour ces limites, avançant sans pouvoir sur nos propres vies, dans la précarité, et éloignés de nos racines.
Nécessité d’un mouvement de gauche révolutionnaire occitane Collectivement, individuellement, nous devons nous poser afin d’examiner la raison de notre choix d’appartenance à AAP, à Combat d’Oc. Pourquoi consacrons nous les efforts militants à la gauche révolutionnaire occitane ? Pour n’avons-nous pas choisi un parti français ? Pourquoi n’avons-nous pas choisi le POC ? De là doit découler logiquement la question de notre identité. Nous sommes des travailleurs (classe ouvrière), femmes ou hommes, occitans (qu’est ce que veut dire occitan aujourd’hui ?). Ensuite nous devons faire l’état des lieux de ce qui nous unit, ce lien qui fait que nous nous retrouvons derrière AAP. Quelles perspectives ouvre le fait d’être travailleur, femme ou homme, occitan ? Et cela en dehors du traditionnel antifascisme, antisexiste, anticapitaliste. Il est urgent de faire aussi un bilan de l’activité et de la réflexion politiques d’AAP réalisées au cours de ces dernières années, d’en tirer une critique nous permettant de garder ce dont nous pouvons être fiers et mettre fin aux obstacles que nous rencontrons, aux défauts dans lesquels nous nous aventurons. Pour cela, il nous faut compacter l’ensemble des textes, tracts, articles de fond d’Har-Far afin de pouvoir procéder à ce bilan.
Ce que nous dénonçons Nous sommes un peuple colonisé, vaincu par l’impérialisme français qui a des conséquences dramatiques sur notre vie quotidienne. Nous dénonçons : un pouvoir centralisé à Paris entre les mains des puissants du monde politique en étroite relation avec les puissants du monde économique, pouvoir dans lequel nous n’avons aucun contrôle sur les lois qui régissent notre vie, pouvoir dans lequel nous ne vivons qu’en réaction à des éléments que l’on nous impose de l’extérieur ; une économie qui asservit notre peuple en le plaçant clairement sous domination d’un impérialisme extérieur : économie de tourisme, économie fonctionnant sur des secteurs à forte subvention : agriculture et industries à hautes technologies ; le refus par la République française de l’expression de notre différence, de notre spécificité occitane, refusant ainsi de reconnaître la colonisation imposée à notre peuple ; les déséquilibres territoriaux poussant à l’exil et à l’émigration, le refus de notre revendication du vivre et décider au pays, l’expropriation de nos terres et de nos logements.
Ce dont nous ne voulons pas : Nous ne voulons pas : d’un pouvoir centralisé occitan aux mains d’une bourgeoisie locale ; d’un pays sur industrialisé, dans la surproduction, où l’homme continue à être asservi à la machine, sans aucun pouvoir sur le contrôle de sa production ; du déni de toutes les autres cultures en dehors de la culture occitane, de la suprématie de la culture occitane ; d’un pays aux frontières fermées.
Ce que nous voulons : Le vivre et décider au pays pour le socialisme et l’Occitanie Nous voulons : Une démocratie directe, participative, basée à partie des Communes, organisée en Assemblée Générale, en Comité de quartiers, d’usines, avec des représentants mandatés et révocables. Une terre où l’homme a repris possession de sa production, acteur de celle-ci, où la production n’a plus de valeur marchande, mais une valeur d’usage, où la consommation n’existe plus comme moyen d’être mais comme moyen de répondre à nos besoins ; Une terre métissée, acceptant chaque culture présente, à l’image du paratge, élément originel de la civilisation occitane ; Une terre où l’homme a repris contact avec son origine, où l’homme n’est pas déplacé par raison administrative ou besoin économique, mais où il choisit d’aller selon son gré.
Méthodologie pour mener la réflexion politique du mouvement de la gauche révolutionnaire occitane Pour commencer, pour mener à bien cette réflexion, cette mise à jour d’un véritable programme politique, nous devons mettre au point un calendrier, en inscrivant cette réflexion sur la durée, et nous devons prendre conscience que nous en avons le temps et que nous devons rompre avec l’activisme, avec la réaction à chaud face à une actualité qui nous est imposée de l’extérieur, par des forces impérialistes. Comme première étape pour commencer à dégager des perspectives pour notre peuple, nous devons déjà commencer par connaître notre peuple, et notamment trois secteurs importants constituants d’Occitania : notre histoire, comprendre et connaître le fait colonial français, nous devons mener à terme un vrai travail de réappropriation de notre histoire dont nous ont dépossédé l’intelligentsia française, historiens officiels de la République française, et populariser cette réappropriation de notre histoire ; notre économie, les liens unissant et opposant bourgeois et prolétaires occitans, l’histoire de la lutte des classes, les secteurs économiques occitans ; les acteurs sociaux présents en terre occitane, par delà les mouvements dits occitanistes, pour comprendre les liens entre mouvement et pouvoir impérialiste français. Connaissant de cette façon la situation de notre terre, et ayant fait le point de nos liens, de notre volonté militante, nous devons, et seulement alors, travailler en vue de l’élaboration d’un programme politique, situé sur trois temps différents : le court terme, le moyen terme et le long terme. Pour exemple, nous pouvons prendre l’école : A court terme, nous pouvons revendiquer l’augmentation des postes au CAPES d’occitan, la généralisation de l’enseignement dans chaque établissement situé en terre occitane, et le développement des Calandretas ; A moyen terme, nous pourrions revendiquer l’obligation faite à chaque enfant de recevoir un enseignement en occitan ; A long terme, nous revendiquerions, par exemple, la généralisation de l’enseignement type calandreta à tous les enfants.
Dans cette phase de réflexion politique, il est nécessaire de se former sur les situations politiques à l’internationale, afin, entre autres, de comprendre les revendications portées par d’autres peuples.
Ce que doit comprendre le mouvement de la gauche révolutionnaire occitane. Il est bien sûr entendu qu’il est nécessaire que le mouvement de la gauche révolutionnaire occitane rompe avec et lutte contre le système capitaliste et impérialiste présent. Le mouvement de la gauche révolutionnaire occitane doit devenir au final l’ensemble de la société en terre occitane, cela sur le modèle du court, moyen et long terme. Il doit donc couvrir tous les secteurs de vie possible monde du travail avec le syndicalisme (cela apparaissant comme nécessité à court terme), monde de l’économie (coopérative de producteur et de consommateur), monde de la culture, du sport… Dans ce but, il est plus qu’envisageable qu’Anaram Au Patac songe à changer de nom, dans l’optique de devenir ce mouvement global.
Annexe rajoutée en avril 2009 : Moyen de propager nos idées Je propose l'édition de quatre livrets pour aap : le premier : sur notre histoire, l'histoire de notre peuple, un deuxième : sur l'histoire et le bilan d'Anaram, un troisième: texte rédigé individuellement sur notre prise de conscience individuelle qui nous a amené à aap, un quatrième : l'avenir et les perspectives pour Occitania. Voilà, de quoi au final rédiger un livre pour AAP. Au fait, à la Tor, il y a quantité de photos sur l'activité d'aap, il serait peut-être bon d'en faire le tri, de les organiser, ce qui pourrait faciliter déjà grandement la tache pour faire le bilan, et il serait peut être intéressant d'écrire un livre regroupant photo, tract rédigé depuis la création d'aap, ce qui nous pousserait à rédiger un bilan public (même si il ne doit pas nous empêcher de faire un bilan critique complet) et serait aussi le moyen de populariser aap un peu partout en Occitania, et aussi de passer un nouveau palier.
Enfin, il n’existe pas ou quasiment pas de cinéma occitan. Nous pourrions utiliser le support filmique, documentaire pour développer ce que nous pensons. Première idée de documentaire : Nous voulons vivre et décider aux pays, interviewer des gens qui ne peuvent concrètement plus vivre au pays, problème de l’agriculture, du logement, des bassins d’emploi, de la langue et mettre en avant ce qui peut exister comme moyen alternatif : l’autogestion : AMAP, Scop, école autogérée type Calandreta, .. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:39 | |
| Texte n°8 : De la nécessité d’interroger notre passé individuel pour pouvoir comprendre le pourquoi de notre appartenance à aap. (texte de Miren)
Il serait intéressant que chaque militant d’AAP réfléchisse à son éveil à la conscience politique occitane afin de pouvoir comprendre son appartenance à aap. Cela ne se justifie qu’en période d’accalmie. Nous devons comprendre ce qui nous relie aussi profondément. Il est difficile de partir du particulier, pour arriver au collectif, et pourtant cela semble nécessaire. Tous les militants n’ont pas le même passé militant. Cela peut être intéressant à chacun d’entre nous de connaître le passé des autres militants, ses prises de conscience, ce qui a pu renforcer chacun d’entre nous dans notre appartenance ou dans notre recul. Cela ne doit être envisagé que comme une étape prééliminaire à une analyse et un bilan de l’existence d’aap. Nous devons chercher à savoir si ce qui nous a amené à aap a été modifié dans notre société, nous devons chercher ces liens qui existent entre nous, et cela pour éviter de se résigner. La résignation ne vient que lorsque l’on se sent isolé, seul à ressentir les choses de la même manière. Il est certainement difficile à chacun d’entre nous de réfléchir sur ce passé qui nous constitue individuellement mais aussi collectivement, il est encore plus difficile de mettre des mots sur ce passé. Y n’empêche que ce travail est nécessaire, sentir à quel point nous avons des raisons de militer ensemble par delà nos divergences, par delà nos différences. L’incompréhension vient souvent d’une méconnaissance de l’autre, souvent d’un manque de vocabulaire commun. Beaucoup jugeront ce travail comme inutile. Peut-être, il n’empêche que réfléchir à ce passé qui nous a amené à aap est sûrement le meilleur moyen de comprendre ce qui nous a fait basculer, trouver des revendications communes, revenir à avant le moment où nous nous sommes constitués en tant que groupe, avant le moment où nous avons rejoint ce groupe. Beaucoup penseront qu’il est difficile de se mettre à nu, que ce travail est un travail intimiste, que notre passé ne regarde que nous-mêmes, et surtout pas les autres. Sauf que c’est oublié à quel point notre vie est liée à celle des autres, c’est oublier à quel point ce que l’on pense comme problème personnel est souvent lié à un problème plus global, problème de société, déterminé par notre système capitaliste, impérialiste (qui n’est qu’une composante du capitalisme), système patriarcal, système hétéronormé, système où la domination et la norme définie clairement par des forces dominatrices sont les fonctionnements en règle. Certes cela nécessite un engagement personnel et très individuel de chacun, mais espérons que cela nous permette de revenir à l’essence même de ce qu’est aap, espérons que chacun s’essaiera à la plume pour cette occasion. Une fois compris nos liens, nous pourrons plus facilement nous fondre dans ce collectif, devenir comme anonyme, invisible car nous aurons complètement compris que notre vie personnelle rejoint celle des autres.
A partir de ces textes, ce sont d’anciens textes, pour seule consultation, qui ont été écrits, par le passé. (A noter que dans le prochain bulletin viendront un texte d’analyser sur le POC fait en 2006, et un texte de structuration de Har/Far). | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:39 | |
| Texte n°9 : SITUATION DE L'OCCITANIA (texte de Boris, daté de 2007)
Suite à la lettre d'alan Sibé, je propose ce texte pour ouvrir quelques chemins de réflexion sur la situation occitane et l'évolution du capitalisme.
« Dans cet espace lisse de l’Empire, il n’y a pas de lieu de pouvoir : celui-ci est à la fois partout et nulle part ».Deleuze
La société disciplinaire a été remplacée par une « société de contrôle ». Au lieu d’être modelés par des institutions spécifiques, comme les écoles ou les usines, les individus sont désormais disciplinés par la société dans son ensemble. Parallèlement, les nouvelles technologies de l’information ont rendu le travail « immatériel ». (...) De même que la notion de frontière s'est étendue à la totalité du territoire, avec l'unification de l'Europe, le dispositif douanier est devenu "volant". Les frontières traditionnelles se sont évaporées pour s'étendre à tout le Territoire. L'Empire recouvre la totalité du territoire. La domestication de l'homme sous l'Empire s'est accélérée, sous le couvert d'idées généreuses (l'écologie, la santé, le bien-être etc.)l'homme est soumis chaque jour un peu plus à un contrôle total. Nous faire croire que manger un Actimel chaque jour nous donnera la santé ou que trier nos ordures sauvera l'humanité sont quelques exemples. Mais l'EMPIRE ne peut se maintenir sans la Crise. <<L'Empire est d'autant plus à l'œuvre que la crise est partout. La crise est le mode d'existence régulier de l'Empire, comme l'accident est le seul moment où se précipite l'existence d'une société assurantielle. La temporalité de l'Empire est une temporalité de l'Urgence de la Catastrophe>>. Les medias nous inondent chaque jour de terrorisme, de tueur en série, de grippe aviaire, de grandes épidémies, de réchauffement climatiques etc.. La crise est nécessaire pour une complète soumission. L'Empire, à la différence de l'Etat moderne, qui se voulait un ordre de la loi et de l'institution, est le garant d'une prolifération réticulaire de normes et de dispositifs. En ce sens la prolifération de lois n'a plus beaucoup de sens car l'homme est devenu un Citoyen, c'est à dire qu'il a intégré les normes et les a fait sienne. <<Sous Rome, être citoyen n'était pas l'apanage des seuls Romains, mais de tous ceux qui dans chaque province de l'Empire, manifestaient une conformité éthique suffisante avec le modèle romain. Etre citoyen ne désignait un statut juridique que dans la mesure où celui-ci correspondait d'abord à un travail individuel d'auto-neutralisation. Comme on le voit, le terme citoyen n'appartient pas au langage de la loi mais à celui de la norme. L'appel au citoyen est ainsi depuis la Révolution une pratique d'urgence, une pratique qui répond à une situation d'exception. L'appel au citoyen n'est jamais l'appel au sujet de droit, mais l'injonction faite au sujet de droit à sortir de soi et donner sa vie, à se comporter exemplairement, à être plus qu'un sujet de droit pour pouvoir le demeurer.>> La dernière occupation de l'Université de Pau nous a permis de voir en action le citoyennisme. Sous un simulacre de révolte, certains insignifiants appelaient à l'insurrection citoyenne. Sous un mascara pseudo-révolutionnaire, l'étudiant citoyen devient un flic. Le Punk ou le hippie, des contres révolutionnaires. Chaque citoyen est un flic, de peur de perdre son statut, il s'autocontrôle et tente de contrôler ce qui n'est pas conforme à la norme. Le gestionnaire citoyenniste de crise est le pire ennemi de la révolte, bien plus que les flics.
UNE NORME:(du latin norma, équerre, règle) désigne un état habituellement répandu ou moyen considéré le plus souvent comme une règle à suivre. Ce terme générique désigne un ensemble de caractéristiques décrivant un objet, un être, qui peut être virtuel ou non. Tout ce qui entre dans une norme est considéré comme « normal », alors que ce qui en sort est « anormal ». Ces termes peuvent sous-entendre ou non des jugements de valeur.
DISPOSITIF: Dans son livre Qu’est-ce qu’un dispositif ? (Rivages poche/Petite Bibliothèque, février 2007, 5 €), Giorgio Agamben examine d’abord le concept que Michel Foucault répère en 1977 : « J’ai dit que le dispositif était de nature essentiellement stratégique, ce qui suppose qu’il s’agit là d’une certaine manipulation de rapports de force, d’une intervention rationnelle et concertée dans ces rapports de force, soit pour les développer dans telle direction, soit pour les bloquer, ou pour les stabiliser, les utiliser. Le dispositif, donc, est toujours inscrit dans un jeu de pouvoir, mais toujours lié aussi à une ou à des bornes de savoir qui en naissent, mais, tout autant, le conditionnent. » (Dits et écrits, volume III, p. 299 sq.).
La « positivité » serait l’ancêtre, né chez Hegel, d’après le philosophe Jean Hyppolite, du « dispositif » tel que nous le connaissons actuellement. La « positivité » est alors le réel, l’élément historique, qui s’oppose à la liberté de l’individu et donc à la pureté de la raison.
Mais pour Giorgio Agamben, il s’agit d’aller plus loin en considérant le monde dans lequel nous vivons : « En donnant une généralité encore plus grande à la classe déjà très vaste des dispositifs de Foucault, j’appelle dispositif tout ce qui a, d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants. Pas seulement les prisons donc, les asiles, le panoptikon, les écoles, la confession, les usines, les disciplines, les mesures juridiques, dont l’articulation avec le pouvoir est en un sens évidente, mais aussi le stylo, l’écriture, la littérature, la philosophie, l’agriculture, la cigarette, la navigation, les ordinateurs, les téléphones portables et, pourquoi pas, le langage lui-même, peut-être le plus ancien dispositif dans lequel, plusieurs milliers d’années déjà, un primate, probablement incapable de se rendre compte des conséquences qui l’attendaient, eut l’inconscience de se faire prendre. »
Mais comment sortir de cet ensemble de « dispositifs » qui s’avèrent de jour en jour plus contraignants ? La ruse du dispositif est qu’il fonctionne en accord avec la « subjectivation » qu’il produit lui-même : l’accord implicite du sujet. Qui peut s’élever vivement contre un « dispositif anti-terroriste » ou « anti-fraude » ? En signalant l’expansion des « dispositifs » biométriques destinés à ficher les citoyens, ainsi que le développement de la vidéosurveillance urbaine, l’auteur peut écrire : « Aux yeux de l’autorité (et peut-être a-t-elle raison), rien ne ressemble autant à un terroriste qu’un homme ordinaire. »
Giorgio Agamben propose alors la « profanation » de ces dispositifs, « pour amener à la lumière cet Ingouvernable qui est tout à la fois le point d’origine et le point de fuite de toute politique. »
Qu’elle ait lieu dans un palais des sports ou un stade, toute réunion politique en public met en scène un « dispositif » dont la sécurité fait partie (les oreillettes tirebouchonnent discrètement), mais « le champion » doit bien se déplacer tout près d’autres êtres humains. Les gardes du corps exposés sont dans leurs petits souliers.
Le débat télévisé du 2 mai entre les deux candidats à l’élection présidentielle française correspond lui aussi à un « dispositif » médiatique soigneusement réglé et dont on connaît les moindres détails (le décor, la table, les chaises, l’absence de plans de coupe, les journalistes désignés, etc.). L’inconnu(e) demeure, au final, la « profanation » elle-même : est-elle encore possible ou n’est-ce plus désormais qu’un rêve pixellisé ?
BIOPOUVOIR:
Le biopouvoir est un type de pouvoir qui s'exerce sur la vie : la vie des corps et celle de la population. Selon Foucault, l'exercice de ce pouvoir constitue un gouvernement des hommes ; avant de s'exercer à travers les ministères de l'État, il aurait pris racine dans le gouvernement des âmes exercé par les ministres de l'Église.
Les sujets du pouvoir exercé par les pasteurs de l'Église apprenaient à se considérer comme des brebis conduites par un berger. Le berger exerçait un pouvoir sur un troupeau de brebis, qu'il avait pour mission de sauver, plutôt que sur la population de corps de l'État-nation. Mais le fonctionnement de cette manière de pouvoir, proprement gouvernementale, restera la même, à travers l'Église ou l'État moderne : il est à la fois globalisant (le troupeau, la population) et individualisant (la brebis, le corps).
Avec la Réforme, dès lors que naît la raison d'État et que plusieurs souverains chrétiens se déconnectent radicalement de l'Église (surtout en Allemagne et en Angleterre), le biopouvoir s'imbriquera, toujours selon Foucault, à l'exercice du pouvoir souverain.
Dans cette version politique, étatique, le biopouvoir prendra en charge la vie, non plus des âmes, mais des hommes, avec d'un côté le corps (pour le discipliner) et d'un côté la population (pour la contrôler).
L'élément commun au corps et à la population, c'est la norme. La norme statistique. C'est elle qui fera en sorte que ce biopouvoir s'exercera, de manière rationnelle, à la fois sur un ensemble statistique (une collectivité) et sur un individu/un particulier. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:42 | |
| Texte n°10 : Notre histoire : De la compréhension de l’histoire comme moyen de libération (texte réalisé par Miren en 2008)
L’Occitanie existe puisqu’elle a une histoire. IEO, 1979 Sur la terre de langue occitane s’imposent depuis des siècles toutes les formes de la conquête : militaire, politique, économique, sociale, culturelle et artistique. L’Occitanie n’a jamais constitué dans l’Histoire une entité politique cohérente, tout en demeurant une aire culturelle majeure de l’Europe, ayant perdu au fil des siècles la maîtrise de son destin économique et culturel. Pourquoi après des siècles de fonctionnement politique et administratif la France, « une et indivisible » connaît-elle encore « une revendication occitane » ? Perqué m\'an pas dit Coma totis los mainatges Som anat a l'escòla Coma totis los mainatges M'an après a legir M'an cantat plan de cançons M'aprenguèron tant d'istòrias : Lutèce... Paris... Paris...
Mas perqué, perqué M'an pas dit à l'escòla Lo nom de mon país ?
Nos contava lo regent Aquel grand rei de França Acatat davant los paures Un sant òme aquel sant Loís Aimava totas las gents E voliá pas la misèra Un sant òme aquel sant Loís.
Mas perqué, perqué M'an pas dit a l'escòla Qu'avia tuat mon país ?
E quand foguèrem mai grands Nos calguèt parlar tres lengas Per far un bon tecnician Nos calia cargar tres lengas E l'Anglès e l'Alemand E ça que s'escriu a Roma Per far un bon tecnician.
Mas perqué, perqué M'an pas dit à l'escòla La lenga de mon país ?
Benlèu tantas coneissenças Nos mascan la vertat Aprendrem sols qu'en la terra Regna pas la libertat Sauprem la talent de l'lndia E lo dòl dels Africans E la mòrt de Guevarra.
Mas perqué, perqué M'an pas dit a l'escòla La lenga de nostre país ?
-Claudi Marti-
I.Pourquoi et comment nous réapproprier notre histoire ? Se réapproprier notre histoire, c’est déjà la connaître, ce qui est problématique car la République, via son école et ses historiens officiels, ont fabriqué leur histoire, celle des vainqueurs. Premier Constat : L’histoire est celle racontée par les dominants. Deuxième Constat : Notre identité de peuple existe à partie du moment où nous connaissons notre histoire et que nous avons conscience qu’elle nous appartient. Troisième constat : Il ne peut pas y avoir de conciliation entre l’histoire dominante et celle vécue par le peuple, parce qu’il n’y a pas intérêt commun dans l’analyse de l’histoire. Nous devons désapprendre l’histoire officielle apprise à l’école, celle des rois de France, pour apprendre notre histoire, celle des maquisards, des croquants. Quatrième constat : Il ne peut pas y avoir de conciliation entre la classe dominante et notre classe, parce que c’est nier notre identité et parce que nous n’avons pas les mêmes intérêts. Cinquième constat : Il est urgent de nous réapproprier notre histoire, ce qui signifie aussi de connaître : L’influence du milieu naturel (connaissance de notre géographie physique), l’influence du groupe humain (appréhension notre histoire sociale et démographique, de l’histoire de l’administration et politique), l’influence du milieu humaine (étude régionale du paysage rural et urbain, architecture, arts), l’influence des diverses activités (mécanisme de la vie économique).
II Quelques définitions pour commencer Civilisation : Peut s’appliquer à l’ensemble des caractères susceptibles de définir les comportements culturels et les conditions de la vie matérielle d’un groupe humain constituant une société installée sur un territoire. Etat de développement culturel et matériel d’un groupe ou d’une société recouvrant un territoire. Culture : Phase d’expansion d’une société humaine. La civilisation après avoir offert la plénitude de ses moyens à une société est toujours menacée de décadence. Une civilisation subit de multiples influences, et elle ne peut vaincre que dans l’effort, ce qui suppose qu’elle rencontre toujours des hommes capables de la promouvoir. Etapes de colonisation : mainmise de l’administration sur le territoire, nomination de fonctionnaires allogènes, émigration des indigènes, remplacement par des populations extérieures, capables de dominer l’économie locale et régionale, entraînant des changements profonds dans les comportements culturels et linguistiques, puis exploitations des ressources locales pour les loisirs, l’énergie, les productions. La colonisation est réussie quand il n’y a plus de sentiment de frustration, d’aliénation, plus de contestation politique.
III.Notre histoire Petite introduction L’Occitanie a son origine dans une vision contestataire et originale du monde et de la société, véhiculé au Moyen Age par les troubadours, contre l’ordre moral, social et politique de l’Eglise d’Occident. La culture occitane apparaît comme un miroir face aux dominations destructrices et volontairement réductrices. L’Occitanie n’a cessé d’affirmer vaille que vaille son particularisme, sa tradition culturelle proclamée depuis 1000 ans en dépit des obstacles. Notre histoire a connu deux grandes phases : les premières mille années, jusqu’au début de la Renaissance, marqué par l’éclosion de la culture occitane, allant jusqu’à l’intégration à l’Histoire de France, puis les mille ans suivants (à partir du XVIème siècle jusqu’ aujourd’hui) où la France joue un rôle déterminant dans notre histoire. A/ Emergence de la civilisation occitane et annexion des terres d’Oc Du VIII au Xème siècles, le territoire de l’Empire Carolingien connaît de grands désordres politiques, malgré son cadre théoriquement unificateur. Le roi est ignoré des princes locaux. Le pouvoir central se décompose aux IX et Xème siècles. Alors, entre 700 et 1000, le territoire de langue d’Oc est quasiment livré à lui-même. L’église occitane est du côté du peuple, face à la brutalité des mœurs des seigneurs. Elle prend la place laissée par l’absence du pouvoir politique. C’est alors que viendra la croisade contre les Cathares, marqué par une double volonté, celle de la sainte église romaine et celle du Roi de France. Au XI et XII èmes, les Etats font émergence : Les Capétiens affermissent leur domaine royal entre Oise et Loire, sous les règnes de Philippe Ier, Louis VI et Louis VII. Pierre II devient roi d’Aragon. Le Comté de Toulouse, pays allant de la Garonne au Rhône, fait alliance avec le royaume d’Aragon, face à la menace française, créant un état occitan-catalan. Le Comté de Toulouse s’étendra par la Provence. Le Comté de Toulouse est une dynastie originale, ouvert à tous les courants de pensée, à toutes les audaces intellectuelles, accueillant Juifs, Arabes, prêtre en rupture avec l’Eglise, parfaits cathares, cette ouverture appelée paratge. Le Royaume de France voulant étendre son territoire jusqu’à la Méditerranée s’en prendra au Comté de Toulouse, principale obstacle dans cet objectif. Naîtra alors une alliance entre le Royaume de France et la Papauté. La Croisade contre les Albigeois apparaît comme un grand mouvement de catharsis pour satisfaire les besoins de conquête et affirmer la force nouvelle du Royaume de France. Ainsi, la Croisade est l’opération fondamentale par laquelle la France réalise l’unification du territoire. Au XIV, la France est une puissance méditerranéenne. Le catharisme est le prétexte pour diverses formes d’intervention dans le Comté de Toulouse.
Au final, le XIIIème siècle représente une période essentielle dans l’Histoire occitane. Le centre de la civilisation occitane est situé autour de Toulouse. C’est un pays roman et hérétique, d’amor et de jovent, anéanti par les Croisés. La Croisade Albigeoise est un élément majeur dans la formation identitaire occitane, apparaissant comme une résistance à l’envahisseur qui ne parlait pas la même langue, qui appliquait d’autres conceptions de la religion chrétienne. La Croisade est toujours vivace dans la conscience collective des occitans de la fin du XXème siècle, mais n’a pas donné naissance à un projet national. En un siècle, le Royaume de France fait disparaître le Comté de Toulouse. Restaient alors l’Aquitaine anglaise et la Provence angevine. Par les guerres de Cent Ans au XIVème siècle, la France affermira ses positions dans le Sud. Après les Croisades, les événements se déplacent vers les extrémités de l’espace occitan. L’Est est intégré progressivement à la couronne du Royaume de France au XVème siècle, avec une mise sous tutelle à partir de 1481, 1487. La Provence se considère comme associée au Royaume de France et non pas comme un peuple dominé. La peste (1540, 1649) et l’invasion recouvre tout l’espace occitan : des régions entières sont anéanties, plus de la moitié de la population meurt. Au XVIème, la puissance française est en place pour assurer son rayonnement en Orient. A partir du XIIIème siècle, le peuple d’Oc connaît une situation politique de soumission sous la conquête militaire, sous les représentants du pouvoir français, et cela au profit des intérêts économiques et commerciaux du Nord. Entre le XIVème et le XVIIIème siècle, l’ensemble des territoires sont organisés selon un cadre de féodalité avec une quasi-indépendance politique en raison de l’éloignement de la capitale. Les provinces jouissent d’une réelle autonomie. La Provence, le Limousin, la Gascogne, le Languedoc et l’Auvergne sont des entités autonomes jusqu’à la révolution centralisatrice du XIXème siècle. En même temps, l’Occitanie assiste à de nombreux soulèvements spontanés contre la misère, contre les conditions d’existence de populations soumises à un pouvoir extérieur qui fait sentir sa force par le poids des impôts et la présence des hommes d’armes. La deuxième moitié du XIVème siècle est une période de soulèvement de paysans presque générale dans l’Occitanie, comme en 1360 avec, en Auvergne, la révolte des Tochis et en 1379 la Révolte des Montpelliérains. Plus tard, de 1572 à 1598, plusieurs villes occitanes s’insurgent contre la royauté dans le cadre d’un vaste mouvement qui cherche à créer les Provinces Unies du Midi, projet de république fédérative, avec une véritable séparation des pouvoirs. C’est un échec par absence d’appuis militaires. En 1589, Marseille se déclare République Autonome. Cette république connaît une existence éphémère et s’effondre sous le siège de l’armée française. En 1594, c’est la révolte des Croquants en Auvergne. Ils sont 8 000 dans les forêts, 50 000 aux portes d’Agen, mais ils seront abattus par la répression militaire. De nouvelles révoltes de Croquants auront lieu en 1637, en 1642 puis en 1707. Le Protestantisme s’installe dans l’espace occitan. Les guerres de religion présentées comme un moyen pour rétablir le catholicisme par la terreur et la force des armes et pour imposer la restauration de la Foi par la présence menaçante des soldats, sous l’influence des Jésuites, n’est en fait qu’un moyen pour Louis XIII de réaffirmer l’unité nationale. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:42 | |
| La France a alors les moyens de faire fonctionner un Etat dit moderne : l’histoire politique de l’espace occitan est alors confondue à l’histoire de France. Ainsi au XVIème siècle, les petites Provinces sont englobées dans les Etats Empires et cela à l’échelle de l’Europe. Au XVIIème siècle, de nouvelles révoltes sont provoquées en Occitanie pour disette ou motif religieux mais elles sont réprimées, pour exemple, le mouvement politique de l’Ormée à Bordeaux en 1648. Ce soulèvement populaire et rural se développe en Guyenne, par misère, arrivant jusqu’à la Fronde de Bordeaux. Il s’agit d’un mouvement d’opposition au duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, inspiré par un courant démocratique soutenu par la bourgeoisie, proposant une structure républicaine fondée sur des principes égalitaires. La bourgeoisie prend le contrôle de l’administration de la ville, et mène une réflexion sur l’organisation des pouvoirs dans l’Etat, proposant une monarchie maintenue mais affaiblie par le contrôle populaire. En 1685, le Roi Soleil décide d’éradiquer le protestantisme avec la révocation de l’Edit de Nantes et le début des dragonnades. Le bilan entre 1680 et 1700 : la fuite d’un demi million de sujets et 25 000 victimes en Occitanie. La France étend alors son emprise sur les territoires périphériques du sud du Royaume par son organisation administrative, le rayonnement de sa culture artistique et intellectuelle, et la force de ses armées. Les terres occitanes ont été prises dans des conflits qui ne sont pas les leurs : guerres de Cent Ans, guerres religieuses, guerres européennes, mais affermissant la main mise du pouvoir royal français sur le territoire.
B/ Histoire économique, histoire d’une exclusion Au XVIIème, XVIIIème siècle, les Etats modernes sont renforcés par les conquêtes coloniales, créant une bourgeoisie marchande et une bourgeoisie manufacturière. L’espace occitan en est exclu. Le pouvoir royal fait construire des routes qui modifient l’équilibre des campagnes et favorisent les villes carrefours. L’espace occitan reste fidèle aux schémas économiques issus du Moyen-Age. Les rares changements sont à l’initiative des intendants royaux, et marquent à chaque fois la présence et l’autorité du pouvoir monarchique. « Tandis que s’élabore l’Europe des Marchands, celle des techniques savantes et des flux de capitaux, l’espace occitan continue de fonctionner au pas lent des attelages de bœufs. L’Occitanie retrouve avec sérénité les mécanismes de son économie traditionnelle, à l’exception de Bordeaux qui se lance dans le commerce triangulaire. » Se crée un décalage entre les régions d’Europe ouverte sur l’Atlantique et l’Occitanie, dominée par la masse du monde rural, sans connaître toute fois d’amorce de sous-développement, grâce à la richesse de la terre occitane et ses villes fortes de manufactures. Cependant les flux économiques alimentent les marchés locaux, dans un modèle d’autoconsommation. Les paysans soumis à l’impôt, aux intempéries, à la disette, aux malheurs du temps, se soulèvent. Au XVIIIème siècle, l’introduction du maïs sur tout le territoire occitan modifie le paysage rural. Les campagnes s’agglomèrent en villages. En même temps, naît une bourgeoisie campagnarde qui gagne de plus en plus de pouvoirs. Les terroirs occupés sont séparés par des écarts de plus en plus nombreux. La production et la population augmentent. L’homme connaît un véritable sentiment de sécurité dans l’espace rural. Ainsi, l’homme change les dimensions de son échelle de valeurs : il cesse d’être enfermé dans les petits espaces, clos, et découvre que son existence, ses activités, se développent dans un espace plus vaste. Sa perception passe de la région à l’état. Cela est facilité par la mise en place entre 1840 et 1870 d’un réseau de transports très dense (voies ferrées et voies d’eau). L’Etat construit une étoile de voies ferrées à partir de la capitale avec les lignes Paris-Bordeaux, Paris-Marseille. Ce réseau favorise des villes qui attirent les hommes et crée en même temps la première forme du déséquilibre régional. Au XIXème siècle, les campagnes méridionales perdent ainsi une frange de la population, attirée vers les villes dynamiques, les grands chantiers et les colonies. L’industrie est localisée de l’estuaire de la Seine à l’Alsace et à la Flandre. La classe ouvrière en Occitanie est peu fournie sauf dans quelques villes qui font illusion. La plupart des villes occitanes n’ont pas participé à la transformation de l’industrie, par manque de produits de base indispensables à un développement industriel. Ainsi, au XIXème siècle, les progrès de la civilisation industrielle marque le déséquilibre des régions occitanes. A partir de 1870, le paysannat est lié aux fluctuations des prix. La crise de mévente et l’insatisfaction des agricultures est cependant atténués par les habitudes polycultrices. La société occitane prend de nouvelles formes, qui enclencheront les événements du milieu viticole occitan et de la plaine du Languedoc. Auparavant, les communautés villageoises produisaient du vin pour leur propre consommation. Le Languedoc devient un espace de monoculture de la vigne. En même temps, la population se tourne vers les idées socialistes. L’instauration du régime napoléonien soulève une opposition républicaine dans tout le Languedoc. La répression voulue par l’Empereur fut sans commune mesure avec la gravité du mouvement : il y eut de nombreuses déportations. Ce mouvement est significatif de l’opposition au pouvoir central. Il n’est développé que dans les départements du « Midi ». Cela débouche sur les mouvements insurrectionnels des communes en 1871 de Narbonne, et sur la grève de Carmaux en 1892. En 1892, une condamnation frappe 72 personnes parce qu’elles ont chanté en occitan un chant jugé irrévérencieux à un député. Les habitants ont refusé de parler français devant les juges, mais ont parlé en occitan, donnant à la langue une dimension subversive. La fin du XIXème siècle est marquée par un progrès croissant de la production viticole et un engouement du marché, amenant le début d’une grève en 1904, précurseur de 1907. Le 14 juin 1907, 422 conseils municipaux ont démissionné et la plupart des maires ont brûlé leur écharpe tricolore. Le 10 juin, le centième régiment d’Infanterie s’était mutiné. La population régionaliste s’oppose au pouvoir central sans remettre en cause les fondements de la République. Elle se tourne vers Mistral qui se contente d’un télégramme. Cela marque le début de la répression, avec l’arrestation de Ferroul. Sept personnes trouvent la mort, marquant le début des émeutes de Montpellier et de Perpignan. Le 17ème de ligne se mutine à son tour, puis le 142ème. Clémenceau finira par triompher en mettant en avant la thèse du complot contre la République ourdi par les socialistes. « La crise viticole a montré les limites d’un mouvement populaire en Occitanie : la revendication est sociale et économique, non politique revendicative, encore moins anti-français. ». La crise mondiale après la grande guerre lie la France au monde capitaliste européen et américain. C’est le début de la décadence économique du système économique français. Cependant, l’Occitanie demeurait un espace de vie rural intimement unie à la vie urbaine. Mais apparaît une nouvelle forme d’aménagement du territoire où les pouvoirs publics décident d’intervenir dans une région particulière sous forme d’intervention ponctuelle et peu cohérente. Le milieu occitan perd alors les fondements de son unité sociale. L’Etat intervient dans les entreprises privées pour protéger les secteurs économiques et tenter de maintenir la paix sociale. 1936, avec le Front Populaire, voit les premières nationalisations. Les petites entreprises, souvent familiales, qui permettaient une stabilité sociale et politique, sont sous pression. En même temps, à l’échelle mondiale, les grandes entreprises évoluent : les biens de production et de distribution sont concentrés entre un petit nombre d’entreprises. Avec la Seconde guerre mondiale, les structures industrielles et commerciales évoluent vers des concentrations de plus en plus complexes. Les PME s’inscrivent dans la sous-traitance et le développement urbain. « A l’heure actuelle, le réseau urbain occitan est en voie de désorganisation avec l’affaiblissement de la classe ouvrière et la transformation de l’économie rurale. L’Occitanie apparaît comme un bon pays envié, convoité, disponible, susceptible d’accueil des activités et de peuplement nouveau, grâce à la spécificité de sa nature. » En 1929, les citadins sont devenus plus importants numériquement que les ruraux. La terre occitane devient la terre des villes sans activité car les entreprises familiales ferment. L’Occitanie est devenue une terre de peuplement par immigration, soir d’origine rurale acceptant toutes les humbles tâches de l’industrie, soit de population de l’Europe du Nord-Ouest plus bourgeoise et à niveau de vie élevé. Ainsi, en moins d’un siècle, le phénomène de tourisme a bouleversé les équilibres de la société occitane et de l’économie de l’Occitanie. Les allogènes ont pris les postes les plus lucratifs, le « Midi » a attiré à des fins de profit immobilier. La Nation française donne la prépondérance au Nord sur le Sud : le Nord connaissant une économie de profit surtout urbain et industriel, commercial et technologique, les campagnes ont été vidées de leur peuplement. Le Sud est un espace rural qui a perdu sa substance humaine devenant un espace de loisir, les industries ont disparu des villes, laissant place aux loisirs, à la recherche de haute technologie, installée dans de vastes parcs d’activité. L’action de l’état s’efforce de rééquilibrer les deux ensembles par l’implantation d’activités nouvelles : industrie contemporaine et le tourisme, deux formes de domination implantées sur l’espace occitan, développant un espace dépendant d’un autre plus puissant, et dans cet espace, on puise des richesses, des hommes, de l’énergie, on trouve des espaces de loisirs.
C/ Francisation de la civilisation occitane Le pouvoir économique et politique, centralisé dans la capitale parisienne où se situent les banques et les sièges sociaux des principales entreprises, détermine le sort de toutes les régions. Au XIXème siècle, l’Occitanie est prise dans l’euphorie de l’expansion coloniale et dans le heurt des nationalismes, notamment entre la France et l’Allemagne, celui des impérialismes. Au sortir de la première guerre mondiale, l’équilibre de la société s’effondre. L’espace occitan perd l’équivalent de la population de l’agglomération marseillaise (700 000). Cela contribue progressivement à franciser l’Occitanie, à l’intégrer psychologiquement grâce à la presse quotidienne. S’ajoute à cela la volonté de destruction systématique de la culture occitane, relique d’un passé rétrograde, et la volonté d’unification linguistique de la France révolutionnaire. Les Préfets suggèrent dans la première moitié du XIXème siècle qu’un grand nombre de gazettes et de journaux fassent référence au « Midi », pour que dans leur subconscient les citoyens français s’aperçoivent qu’il y a un centre, la capitale, et un « Nord », donnant ainsi comme titre « la Dépêche du Midi », « le Midi libre », « le Méridional ». En 1881, la langue française est diffusée suite à la généralisation de l’enseignement primaire laïque et obligatoire, de Jules Ferry, accompagné de l’action psychologique développée par les instituteurs laïcs, instruments de la francisation. La pratique de l’Occitan est extirpée à force de brimade, par l’usage du signal et de punition. Les racines culturelles sont détruites, la déculturation est aggravée par l’émigration rurale entre 1950 et 1980 et par les médias modernes. La loi Deixonne en 1951 qui autorise l’enseignement de langue et de culture régionale laisse la mise en place aux acteurs locaux, et apparaît davantage comme le moyen d’avoir bonne conscience que comme une véritable volonté de la part de l’état. La mutation de l’Occitanie est ainsi révélatrice d’une situation qui s’insère dans la crise fondamentale de l’Europe à la fin du XXème siècle. La destruction de la civilisation rurale résulte de l’évolution de cette situation, la fin de la civilisation paysanne, au sens plein du terme pour basculer dans une forme de civilisation urbaine pour basculer dans une forme de civilisation urbaine, créant de nouvelles formes de référence pour l’homme, qui semble oublier ses origines. Est née une nouvelle civilisation qui conditionne l’individu, altère sa liberté, dans sa vie matérielle comme dans sa pensée, une civilisation de profit. L’homme vit dans un monde qui cesse d’être sa mesure, mais adaptée à la machine. L’homme n’est plus que producteur, consommateur, rouage dans une mécanique qu’il ne peut comprendre. La nature lui est devenue étrangère. L’homme est conscient du besoin de disposer d’un espace rural en sachant qu’il continue de détruire cet espace. La mutation profonde de la civilisation est un drame, dont l’analyse est fondamentale pour comprendre notre avenir. Le peuple d’Oc cesse d’exister en tant que tel, anéanti par l’uniformisation de la pensée consécutive à la diffusion des modes et des cadres de pensée communs, favorisée par l’emprise des médias. Le paysan, comme le citadin des petites villes, a perdu le sens, la conception de la vie paysanne : il s’est urbanisé par l’enseignement primaire puis secondaire, porte du fonctionnariat, puis par la nécessité économique et les soucis de promotion sociale. L’identité culturelle occitane a été compromise, entre la période de l’histoire occitane où domine le monde rural et celle d’aujourd’hui de l’omnipotence de la ville, civilisation de loisir, processus irrémédiable de colonisation de l’ensemble de l’espace occitan par des formes extérieures de civilisation. « L’ensemble occitan est une terre fragile, difficile à défendre contre les atteintes des forces extérieures puissantes, qu’elles s’appellent au cours de l’histoire, Rome, le Roi de France, la République ou les banques internationales. Les initiatives viennent de l’extérieur | |
| | | loCagot
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| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:43 | |
| Texte n°11 : La nécessité de la Lutte de libération nationale (Boris 2007)
La Lutte de Libération Nationale, c'est l'occupation constante de tous les terrains qui concernent la Lutte Institutionnelle, la lutte de masse et la lutte armée. (FLNC)
1-En quoi la LLN (la lutte de libération nationale) est une nécessité :
a-Les pays occitan et son peuple :
Par ses traits culturels, linguistiques, historiques, le peuple occitan existe et vit. L’existence d’un peuple Occitan a été maintes fois démontrée, nous n’y reviendrons pas dessus, ce qui continue à nier ce fait par idéologie sont des impérialistes. Il est important d’agir sur ceux qui le nient par méconnaissance et aliénation. La reconnaissance de la diversité culturelle et dialectale occitane nous amène à définir l’Occitania comme un ensemble de pays, unis dans la diversité, réalité mise en valeur par la notion de PAiS OCCITAN . Les pais occitans, c’est la diversité de ces coutumes, traditions culturelles ou linguistiques, il n’en reste pas moins que nous sommes une entité propre, unie par un héritage culturel commun. La notion de peuple occitan n’est pas une notion ethnique, 20 pour cent de la population des pais occitans n’est pas originaire de cette terre. La notion de peuple occitan est à trouver dans la volonté commune de bâtir un projet autour de valeurs communes et d’une alternative à cette situation socio-économique.
b-la loi de Paris imposée au peuple et au territoire, à la culture
-économique
Nous ne pouvons pas dans le cadre des PsOC seulement accuser le capitalisme de l’exploitation coloniale, bien que le colonialisme parisien soit partie intégrante du capitalisme. La situation des PsOC s’apparente à de la colonisation, historiquement les ressources énergétiques n’ont pas servis au développement du territoire, mais étaient transportées au nord, transformées et réintroduites dans PsOC sous forme de produit finis. Le gaz de LACQ, le charbon de Carmaux, la bauxite de Provence en sont quelques exemples. Le développement en étoile des transports centrés sur Paris rentre dans cette volonté d’exploitation des ressources au seul profit de l’état Parisien. Ce non développement économique a mené à un exode massif vers le nord, nous en subissons encore les conséquences avec des zone rurales désertées et beaucoup plus pauvres que les métropoles. Pays délaissé, mis en valeur seulement pour développer les entreprises coloniales et impérialistes outre-mer, Marseille pour les débouchées vers le Maghreb, Afrique et l’Indochine, Toulon et son complexe militaro-navale. A l’heure actuelle, malgré la pseudo décentralisation, rien n’a changé, après le dépeuplement occitan, nous assistons au repeuplement bourgeois héliotropique. Notre mode de vie qui fut longtemps caricaturé est aujourd’hui un « atout », les côtes, les campagnes, les montagnes sont vouées au tourisme ou à un pseudo développement économique folklorique. Tout ceci ne peut être mis en place sans un pouvoir local soumis et aux pieds des intérêts économiques capitalistes et politiques.
-Politique :
Depuis la croisade et jusqu'à l’intégration totale des PsOC, le peuple n’a plus eu de représentation politique avec de véritable pouvoir pour avoir en mains son avenir. Tantôt soumis au pouvoir direct de paris, ou délégué par des assemblées de notables francophiles. Des révoltes occitanes anti-pouvoir royale parsèment l’histoire du moyen-âge et de la renaissance. Après la Révolution bourgeoise de 1789-93 et l’Empire du petit corse, l’état a véritablement établi un pouvoir colonisateur par l’entremise des préfets et le découpage départemental. Malgré des révoltes populaires décentralisatrices (1848, 1871,19071 ; 39-45(le limousin, 1970) l’état continue à nier les droits démocratiques essentiels d’un peuple à pouvoir gérer ses affaires et à vivre son histoire et non la subir. Aujourd’hui les régions ont moins de financement que les départements (qui sont devenus anachroniques et représentent l’ultra-jacobinisme autoritaire !) et de plus en plus de prérogatives. La suppression de tous les restes d’inter solidarité et de redistribution (secu, etc), l’accentuation de l’enclavement des campagnes par le biais de la suppression des services publiques vitaux (hôpitaux, écoles, postes etc.) et la fermeture de gares. La non consultation populaire face à l’imposition des grands projets capitalistes (LGV, autopista, etc.), le clientélisme, le détournement de fond, l’abus des deniers publics dans les constructions de prestige, le budget exorbitant des institutions, l’ultra développement urbain font que aujourd’hui l’état n’est toujours pas apte à un développement harmonieux. Le fait de ne pas posséder les attributs nécessaires pour s’autogouverner en tant que travailleur et en tant que peuple ne peut être considéré que comme de l’Impérialisme et de la colonisation. La négation de nos droits politiques en tant que peuple ne peut s’accompagner que par la négation de nos droits culturels.
Culturel
Entre 60 et 70 pour cent de la population est pour un enseignement de la lange.
-Le peuple occitan ne possède aucun droit linguistique ou culturel propre, il n’a aucune possibilité de sauver sa langue et de la transmettre. La disparition de la langue occitane est une volonté assimilatrice française c’est donc un problème POLITIQUE. Le français fut lentement imposé depuis les annexions, aux administrations et donc aux élites occitanes, l’avènement de la république, le rapport Grégoire, l’école de la 3eme république, et l’avènement de la télévision accéléra le processus .L’assimilation culturelle fut tantôt violente tantôt sournoise. Violente pendant l’école de la 3eme république jusqu’aux années 50 puis sournoise avec la dévalorisation de la langue, le français dans les années 60-70 était le gage du modernisme et de la révolution, rappelons que pendant tout ce temps la langue fut appelée et considérée par le pouvoir puis par le peuple comme étant un Patois. Aujourd’hui la langue retrouve sa place en tant que langue mais l’utilisation se réduit de plus en plus, sa place dans les medias est extrêmement réduite et la culture occitane est complètement censurée. Le peuple occitan possède très peu de medias en occitan, quelques radios, aucune TV, une presse quasi inexistante. L’enseignement est dans le même point, 2500 élèves en calandretas, 4500 en école bilingue sur 1.5 millions d’enfants scolarisés même pas 0.4 pourcent des enfants scolarisés. Alors qu’il faudrait 600000 élèves (40%) scolarisés en occitan pour sauver la langue...Les chiffres expriment l’ampleur de la gravité. SANS une politique volontariste aujourd’hui cette langue est condamnée à disparaître. Et ceci par la seule volonté politique de la république française.
.La Luta de Libération Nationale est nécessaire et vitale car l’état français ne peut changer structurellement, il a même tendance à se ré-concentrer (voir la reprise en main de Paris par l’état), de plus le capitalisme n’a jamais était aussi puissant, imposant sa domination totalitaire dans l’espace et le temps. En tant que peuple il nous faut donc lutter contre le capitalisme et l’état colonial, sur ses deux fronts nécessaires à notre libération totale.
La LLN doit être une lutte émancipatrice !
Après avoir constaté la non-possibilité de changement de l’état français que cela soit par les forces révolutionnaires ou réactionnaires françaises, il nous reste la mise en place d’une dynamique de lutte.
Cette lutte ne peut être qu’émancipatrice car si nous plaçons notre problème seulement d’un point de vue national, nous ne briserons pas fondamentalement l’origine de l’oppression qu’est le capitalisme .Et de plus nous n’arriverons pas à rassembler les gens autour de notre projet de libération car le sentiment occitan pour le moment est diffus, non uni et très peu clair. L’émancipation d’un peuple doit aller de pair avec l’émancipation des travailleurs . Ce qui sous entend que notre lutte est antinomique d’une lutte purement nationaliste et bourgeoise. Au cas où nous arriverions à nous détacher de l’emprise coloniale française sans se défaire de l’emprise capitaliste nous resterions soumis au capitalisme français, européen et mondiale .Les mêmes schémas de colonisation se reproduiraient à l’infini, l’exploitation des travailleurs et de la terre continuerait de plus belle sous la houlette d’une bourgeoisie occitane. L’émancipation passera par l’autogouvernement et l’autodétermination car cela sera aux travailleurs de choisir leur forme d’organisation politique. | |
| | | loCagot
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| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:43 | |
| Texte n°12 : De la nécessité de transparence dans notre militantisme et dans notre structure (texte de Miren)
Partant du constat qu’émergent, au quotidien, frustration, rancune, éloignement, mise à l’écart, engueulades, des camarades et entre camarades, mais partant surtout parallèlement, du constat d’un ressenti fort de besoin de structuration, d’organisation, révolutionnaire occitane anticolonialiste prônant le vivre et décider au pays, il nous faut réagir aux situations sus-citées qui font que nous nous éloignons chaque fois un peu plus de notre objectif, tout en ressentant chaque jour de plus en plus la nécessité susnommée. Pour commencer dire qu’il semble que cet état de fait vient d’une tout politisation de notre vie au quotidien (il ne nous suffit plus d’une journée par semaine pour nous rencontrer, pour « réunioniter », mais que chaque jour nous avons besoin de nous rencontrer pour évoquer nos rêves, nos besoins, et (cela est seulement possible pour les camarades étudiants ou privés d’emploi résidant sur Toulouse). Il est bien de pouvoir vivre ce quotidien, mais il est nécessaire que ces besoins, ces rêves, puissent être clairement énoncés collectivement lors de réunion, nécessitant ainsi la remise en place d’une réunion par semaine à heure et date fixe, permettant non seulement de formaliser ce que nous faisons, et évitant en même temps, que les camarades ne pouvant ou ne voulant partager ce quotidien se sentent spoliés de leur pouvoir, au sein de l’organisation. Aussi, pour éviter aux camarades qui ne peuvent être présents aux réunions de se ressentir isolés, la mise en place d’un compte rendu systématique pour chaque réunion doit être réalisée. Se pose aussi le problème de la responsabilisation des camarades des taches dont ils s’affectent ou qu’ils acceptent d’assumer. Il faut très clairement que pour chaque tache, un « mandaté » soit défini, mandaté révocable. Nous ne pouvons plus accepter que ce qui doit être fait ne le soit pas, tout simplement parce que cela met chaque fois en péril le bon fonctionnement de notre organisation. Nous choisissons ensemble les taches, nous les assumons ensemble et individuellement. Si un individu fait défaillance, à condition bien sûr que ce ne soit pour une raison tout à fait justifiable (perte d’un des siens, répressions, …), et bien la confiance ne peut plus lui être accordé jusqu’à ce qu’il n’est réalisé son mandat, et le collectif, le groupe prend alors la responsabilité de désigner quelqu’un d’autre. Cela peut paraître extrêmement autoritaire, hiérarchique, mais il ne l’est en rien si les règles de fonctionnement sont définies collectivement, acceptées par tous et assumées par tous. Elles sont surtout plus que nécessaires si nous voulons construire ce mouvement révolutionnaire. Enfin, les réunions sont prioritaires collectivement sur tout le reste, plus possible de mettre une réunion publique à la place d’une réunion, sauf cas exceptionnel (et très rares). Au fond pour arriver à une bonne entente, quelque soit nos différences d’appréciations de la situation, différences qu’il ne faut surtout pas chercher à effacer, et que nous devons accepter comme enrichissement, nous devons très clairement dire ce que nous attendons de l’organisation, et nous devons dire très concrètement ce que nous attendons de chacun des camarades, sans parler d’un tel ou d’une telle en particulier, mais de façon très globale. Dernier point, il ne peut y avoir de décisions assumées par Combat d’Oc prises en dehors des réunions. Seul rempart contre des pratiques autoritaires. Si nous souhaitons en petit groupe proposer quelque chose, et bien parlons en en réunion, si cela n’est pas accepté le groupe doit avoir la liberté de le faire en groupe sans que cela soit identifié Combat d’Oc.
Les mots nous divisent, les actes nous unissent. Tupamaros | |
| | | loCagot
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| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:43 | |
| Texte n°13 : Proposition pour le journal Combat d’Oc (texte de Miren)
Objectif général de Combat d’Oc Il est intéressant de définir clairement ce que nous voulons de ce journal, et pour cela, de définir notre lectorat. Est-ce les militants déjà dans la lutte, ceux qui luttent d’ors et déjà, ou ceux qui n’ont pas encore rejoint la lutte, et qui auraient besoin d’une rencontre pour sortir de leur isolement et pour rentrer en lutte ? Pour ma part, je pense que le journal de Combat d’Oc doit servir de liens entre toutes les luttes existantes sur Toulouse, celles que nous impulserions nous-mêmes et les autres, celles auxquels nous participons, mais aussi celles dont nous nous ferions simples échos, même si nous n’y participons pas, faute de temps : luttes écologistes, féministes, économiques, sociales, occitanes, politiques, luttes de libération, luttes anti répression, luttes pour des libertés diverses, en pays toulousain et alentour. Il nous faudrait alors donner la parole aux acteurs de ces luttes, et l’orienter dans notre ligne politique, voir quelles questions poser systématiquement à tous acteurs de lutte, rejoignant le vivre et décider au pays, rejoignant notre problématique spécifique, replaçant les luttes dans un contexte général de capitalisme, impérialisme et libéralisme. Au final, cet objectif permettrait de s’adresser aux deux publics sus-cités, car d’une part, Combat d’Oc populariserait les luttes, et d’autre part Combat d’Oc permettrait de décloisonner les luttes, de rapprocher des « milieux » qui au final ne se croisent jamais : faucheurs, syndicaliste, féministes, …., de faire des ponts. Notre journal se doit d’avoir une efficacité certaine, par un vocabulaire simple, mais clair, et des réflexions et analyses en profondeur. Il doit nous permettre d’aller à la rencontre des luttes que nous ne connaissons pas, de le porter là où nous militons, là où nous rejoignons des luttes. Par exemple, il doit nous pousser à faire des interviews des militants, et à proposer à ces mêmes militants le journal. Et aussi, à aller faire le marché, à aller sur les facs, dans les cités universitaires en porte à porte, et autres lieux possibles. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:44 | |
| Texte n°14 : Une proposition de structure générale pour les soirées et autres (texte de Miren)
une soirée musique par semaine : sound system, concert, ... une soirée politique par semaine une soirée film tous les 15 jours une soirée jeux par mois : tarot, belote, ... un repas tous les deux mois expo : tous les trois mois proposer collectif réunion local cours occitan, discussion occitane, tous les 15 jours Après c'est une structure générale, dans laquelle nous devons avancer sur du concret. Ce serait bien de faire une formation militante tous les deux mois ouverts à tout le monde. Soirée poésie, lecture de texte et si on a des potes qui écrivent et qui publient leur donner soirée dédicace.
soirée s’inscrivant dans des commémorations particulières ou dans des journées particulières : 8 mars journée internationale de luttes des femmes 1 mai journée de lutte des travailleurs
Nous devons aussi voir si des délégations internationales sont de passage sur Toulouse et les inviter à venir présenter leur travail : Catalan, Basque, Tchétchéne, ………….
Nous devons avancer dans la visibilité du local, dans son intérieur, mettre en place la bibliothèque associative (lui trouver une dominante : en l’occurrence texte politique occitan, même si nous nous devons d’avoir de la littérature occitane, et de la littérature politique plus globale).
Enfin, il serait intéressant d’avoir des soirées régulières : TV Bruit, M. Scotch, ……, qui serait du travail de préparation en moins. A nous de trouver les bons fillons là-dessus. | |
| | | loCagot
Messages : 280 Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Re: tèxte per la refondation (15 tèxts) Mer 8 Avr - 13:44 | |
| Texte n°15 : mail envoyé avant l’AG Nationale d’Anaram Au Patac au mois de février
Adisiatz, J'ai l'impression que nous nous éloignons de plus en plus de ce contre quoi nous nous battons, certes le milieu occitan culturel n'est pas un allié, certes nous devons combattre toute forme de précarité, au CFPOC comme ailleurs, mais de là à penser que nous ne pouvons militer avec des camarades d'aap travaillant dans ces structures il y a un écart énorme. Apparemment nous n'avons pas assez de combats communs qui nous fassent resserrer les rangs (désolée pour ce terme militaire), et bien impulsons les, impulsons un travail de réflexion de fond, d'analyse, qui condamne le capitalisme dans ces deux formes apparentes, le libéralisme et à cette occasion toute forme d'exploitation salariale, et l'impérialisme. Nous ne sommes pas dans une situation où si un camarade tombe, dix se relèvent derrière. Le problème est qu'il n'y a pas de discussion collective, de débat collectif sur la question, n'apparaissent que des débats en apparté qui restent stériles, et nocif à la santé d'un outil plus que nécessaire : un mouvement de gauche révolutionnaire occitan. Si nous constatons après des débats, que ceux qui sont dans la même organisation que nous sont clairement opposés à ce qui nous constitue en tant que militant, et bien avisons à ce moment, mais arrêtons de refuser le débat collectif, qui ne peut se produire si chacun est réellement sur la défensive et dans l'agression. Loin de moi de vouloir donner des leçons à qui que ce soit, juste dans la volonté d'avoir un réel outil, intéressant, positionné clairement dans ce qui se passe dans la société, en route vers ce que nous voulons réellement, la justice sociale, la fin du capitalisme, la fin de toute forme de domination. En ce qui concerne, ce qui semble posé problème outre ce débat, concernant l'existence de Combat d'Oc, ce n'est pas, à mon sens, en posant un ultimatum à de jeunes militants sur leur appartenance à aap, mais en travaillant réellement ensemble, en impulsant côte à côte des campagnes, en se rencontrant (et par exemple par la tenue de l'Assemblée Générale à Toulouse), que nous réussirons à opérer ce pont. Je pense pour ma part que ce fut une erreur que de créer autre chose qu'aap à Tolosa, mais le fait est là et ne détruisons pas un outil en train de se constituer, outil qui, et tous les militants d'aap doivent avoir cela en tête, doit au final se rassembler avec aap. Une autre question vient alors : veut-t-on faire évoluer la structure d'aap, en regard le texte que j'ai proposé pour une méthodologie de réflexion pour la renaissance d'un mouvement de gauche révolutionnaire occitane, ou garder cette même structure? Pour ma part j'ai ma réponse, celle d'une volonté de créer un mouvement global occitan englobant bien plus qu'anaram, prenant en compte d'autre forme de militantisme, et notamment celui du syndicalisme. Il faudra aussi nous poser la question de savoir qui est à AAP Lengadoc, car je ne comprends pas les mails envoyés au nom d'AAP Lengadoc à AAP national, sans que tous les militants d'AAP Lengadoc en soit mis au courant. Se sentant de plus en plus désarmée face à une situation qui ne cesse de nous écraser, de nous dominer et de nous exploiter, j'espère que nous ressortirons renforcés de cette crise, pensant profondément que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un seul des nôtres, quand à savoir ce qu'englobe ce nôtre, trouvons le dans le débat collectif, dépassant largement le seul problème du CFPOC que je ne renie pas, mais qui est intéressant à remettre dans son cadre. Peut être devrons nous alors nous poser la question de savoir quel est notre rôle au sein des manifs d'Anem Oc, de se séparer d'un milieu qui nous demande de "rester sage" quand des ennemis, clairement identifiés, les Jd'Oc, défile dans la manif et qui nous met pour certains à égalité avec ces saloperies, ou qui sont à l'opposé de nos revendications du vivre et décider au pays, comme la clique des castanistes et j'en passe par exemple. Miqueu, tu nous demandes de nous positionner par rapport au CFPOC, et bien je vais te donner ma réponse, dans les milieux occitans comme ailleurs nous devons combattre la précarité, si je propose le travail sur la création d'un syndicalisme occitan de luttes classes, j'attends bien que ce syndicat fasse son travail au sein des structures, entreprises dans lesquels ses adhérents travaillent ou sont en formation. Il est facile de dénoncer la précarité dans des entreprises clairement identifiées comme capitaliste, moins dans les milieux qui ne sont pas claires par rapport à nos positions, dans les milieux qui peuvent paraître intéressants sur certains points de nos combats. Et à ce titre là il est plus malaisé d'impulser à partir d'un mouvement politique une campagne spécifique sur le CFPOC, qui propose des choses intéressantes en dehors de la formation en question. Nous devons donc y apporter une réponse politique, en condamnant clairement la situation de ceux qui suivent la formation CFPOC, de l'adjoindre à un cadre plus général de libéralisme, et avancer sur le projet que nous voulons. Toujours est-il que nous devons soutenir ceux engagés dans une lutte contre la précarité. Enfin, il n'est pas question de choisir entre léninisme, anarchisme, ou autre, pour ma part, je refuse tout dogmatisme, qui nous éloigne d'un liant commun bien plus important, la colère contre ce système, la transformation de cette colère en énergie créatrice dans la lutte, et la volonté d'un autrement, encore faut-il pouvoir voir distinctement cet autrement, en tout cas dans ces grandes lignes. Amistat revolucionari. Miren Genet | |
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